- croque-mitaine
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• 1820 ; de croquer et mitaine, non identifié♦ Personnage imaginaire dont on menace les enfants pour les effrayer et s'en faire obéir (cf. Le père Fouettard). Va te coucher ou j'appelle le croquemitaine !♢ Plaisant Personne très sévère qui fait peur à tout le monde. Jouer les croquemitaines (ou les croque-mitaines).Synonymes :- épouvantailcroque-mitainen. m. être imaginaire et terrible dont on menace les enfants pour les faire obéir.|| Fig. Personne qui se fait redouter par son apparence sévère. Des croque-mitaines.⇒CROQUE(-)MITAINE, (CROQUEMITAINE, CROQUE-MITAINE)subst. masc.A.— Monstre imaginaire, fantastique et effrayant, de certains contes de fées, qu'on évoque pour faire peur aux enfants et dont on les menace pour s'en faire obéir. Une voix de croque-mitaine (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 183). Prends l'arme de ce héros; Puis, en vrai croquemitaine, Tu feras peur aux marmots (BÉRANGER, Chans., t. 2, 1829, p. 184). Les mythes du loup, du coucou, du croquemitaine (Arts et litt., t. 1, 1935, p. 8013).B.— P. anal., p. ext. et fam. Personne très sévère et terrifiante. Jean Bart est devenu le croquemitaine de la mer du Nord (LA VARENDE, J. Bart, 1957, p. 159).— [En parlant de choses abstr.] :• ... jamais un gouvernement, quel qu'il soit, ne peut protéger sincèrement que la littérature plate, id est, élégante et vide d'idées. Les idées sont le croquemitaine des gens au pouvoir.STENDHAL, Correspondance, t. 3, 1800-42, p. 6.Prononc. et Orth. :[
]. Avec un trait d'union ds la majorité des dict. dont Ac. 1878 et 1932; cf. aussi BESCH. 1845, LITTRÉ, DG, GUÉRIN 1892, ROB., Nouv. Lar. ill., Lar. 20e et Lar. Lang. fr. En 1 seul mot ds QUILLET 1965. On admet les 2 graph. ds Lar. 19e, Lar. encyclop. et DUB. Au plur. des croque-mitaines. Cf. croquer1. Étymol. et Hist. 1820 (V. HUGO, Littérature et philosophie mêlées, p. 255 ds Fr. mod. t. 22, p. 134). Composé de la forme verbale croque (croquer) et d'un 2e terme d'orig. incertaine. Il pourrait s'agir d'une composition comparable à grippeminaud, où mitaine désignerait alors le chat, compagnon du diable à qui l'on enjoindrait de manger les enfants (GUIR. Étymol., pp. 30-31); Ph. A. Becker rapproche le second terme de mitaine au sens de « gifle, injure », attesté en m. fr. : (Happe ces mittaines « reçois cette gifle », croque, croque, mon amy ceste mitaine « reçois cette injure »; Sotties des sots triumphans, III, 145 et Farce du pouvre Jouhan, VII, 369, éd. E. Droz, Le recueil Trepperel, 1935), [cf. FEW t. 6, 2, p. 177 b], le syntagme ayant été ensuite lexicalisé et utilisé en raison de son expressivité. Fréq. abs. littér. :49. Bbg. CRAMER (F.). Galloromanische Kinderschrecken. Volkstum und Kultur der Romanen. 1936, t. 9, pp. 118-142. — DESCROIX (J.). Croque-mitaine, étrouble, étreble. Fr. mod. 1951, t. 19, pp. 204-205. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 103, 477. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 277.
croque-mitaine [kʀɔkmitɛn] n. m.ÉTYM. 1820; de 1. croquer, et mitaine, soit dér. de mite « chat », en tant que compagnon du diable (Guiraud), soit au sens de « gifle, injure » en moy. franç., dans croque ceste mitaine.❖1 Personnage imaginaire qu'on évoque pour effrayer les enfants et s'en faire obéir (→ Le moine bourru, le loup-garou).2 Fig. Personne très sévère qui fait peur à tout le monde. || C'est un vrai croque-mitaine. || Des croque-mitaines.1 Le génie de Dickens vient de ce qu'il croyait également à ses deux personnages, le personnage bonasse et le croque-mitaine.J. Green, Journal (Ce qui reste de jour), 4 avr. 1971, p. 298.♦ Fig. || « Les idées sont le croque-mitaine des gens au pouvoir » (Stendhal, Correspondance, in T. L. F.). ⇒ Épouvantail. — Apposition :2 Lâche ! un joli mot croquemitaine à l'usage des imbéciles.Bernanos, Un mauvais rêve, in Œ. roman., Pl., p. 959.
Encyclopédie Universelle. 2012.